Clément d’Alexandrie prétendait en son temps que l’artiste «est un voleur». Bien des siècles plus tard, Picasso, T.S. Eliot et Stravinsky semblent lui répondre en clamant chacun à leur manière que les grands artistes n’imitent pas mais qu’ils pillent !
Bousculer l’ordre établi, hacker les conventions et s’affranchir de nos conditionnements, remettre en cause nos certitudes, questionner, se libérer véritablement en créant avec passion et poésie, et enfin partager cet esprit de liberté. Voici selon Lamozé ce qui constitue le destin de l’artiste.
Lamozé est un artiste pluridisciplinaire qui s’inscrit dans la tradition de l’art total. Son expression multimodale se nourrit de la transversalité des pratiques artistiques, mettant en jeu la musique, la performance, la sculpture, la photographie, les arts numériques et l’interactivité sans limitations d’aucune sorte. Diplômé du Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris et de l’École Polytechnique de Paris, formé à la photographie à l’École Nationale Supérieure Louis Lumière, il a choisi depuis plusieurs années d’intégrer les arts plastiques et numériques dans le processus de création de ses œuvres. Après avoir participé à de nombreux projets, notamment à l’international, Lamozé a été nommé Chevalier de l’Ordre des Arts & des Lettres en 2017, lauréat du dispositif Mondes Nouveaux (Ministère de la Culture) en 2021 et professeur au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris en 2022.
Il développe ses projets au sein du studio de création montreuillois Music Unit dont il est co- fondateur.
En 2015, il initie une série d’œuvres intitulée Total Sampling. Mêlant sculpture, peinture, photographie et musique, cette série est conçue selon le principe de l’échantillonnage tel qu’il a été popularisé par le mouvement Hip Hop. À rapprocher de l’art déviant et du recycled art, Total Sampling fait le choix de la re-création, du détournement et de la transmodalité. Les inspirations sont plurielles et s’entrechoquent dans un lancinant mouvement d’aller et retour. Il utilise pour matière première des films qu’il réalise et dont il extrait les images et le son à l’aide d’un dispositif aléatoire élaboré par ses soins.
Depuis, son travail a été exposé en France et l’étranger lors d’événements majeurs (Fondation Calouste Gulbenkian à Lisbonne, Louvre Abu Dhabi, Unesco, Site des Monuments Historiques de Carnac, Nuit Blanche à Paris…).
Fasciné par la notion de sérendipité, son travail s’articule autour des thématiques récurrentes du hasard, de l’accident, de l’imprévisible et de l’interaction.
A l’heure où la musique est devenue un produit de consommation de masse, les «tubes» qui semblent tous sortir du même moule sont matraqués jusqu’à l’indigestion puis jetés aux orties pour tomber enfin définitivement dans l’oubli. C’est Boris Vian qui inventa cet usage du mot tube pour « désigner ce qui est creux » … La démarche de Lamozé est de prendre le contre-pied littéral des usages imposés par les industries culturelles. L’artiste propose ainsi de fusionner œuvre musicale et arts visuels pour créer des objets uniques et indivisibles.
Débarrassé du carcan oppressant du formatage commercial, c’est l’esprit primordial de la musique que Lamozé souhaite célébrer et revivifier. Une musique libre et vivante relevée au rang d’art majeur, dont le secret ne se révèle qu’à ceux qui l’interprètent et l’écoutent dans un seul et même moment d’éternité.